Article publié sur le feu blogue "12ensemble" le 17 octobre 2008
Comme vous le constatez, 12ensemble est plutôt silencieux en ce moment. Ce ne sont pas les sujets qui manquent pourtant, mais en cette période automnale, nos activités professionnelles limitent la rédaction d’articles désireux de porter une valeur ajoutée. Qu’à cela ne tienne, nous allons aborder ces questions aujourd’hui. Bonne lecture.
L’UMP du 12e est en période de campagne interne.
Le délégué de circonscription, les conseillers de circonscription et les conseillers nationaux sont renouvelés début novembre (voir un article qui présente les enjeux). Il a été annoncé qu’un débat entre les candidats pourrait être organisé. C’est une bonne chose. Ce serait l’occasion, entre nous, de faire un bilan des dysfonctionnements et de se remettre en route.
Remise en route de l’UMP du 12e qui commence
Toujours dans une optique d’opposition constructive, de nombreux adhérents et sympathisants ont décidé de s’intéresser pleinement aux activités de la gauche. Certains sont devenus membre des conseils de quartier pour mieux vous informer sur les projets de la ville et éventuellement pouvoir prendre des mesures si tel projet s’avérait inopportun.
Les places aux conseils sont certes limitées. C’est pourquoi il y a d’autres moyens d’actions. Des commissions thématiques, composées de volontaires, sont mises en place pour pouvoir suivre plus précisément les projets et y répondre rapidement. Cela permettra aussi, au long terme, d’établir un programme alternatif.
Pour prendre un exemple concret, la construction du tramway est particulièrement suivie. C’est ainsi que la rupture de l’autorisation d’occupation du domaine public sans ménagement (sans dédommagement) du pompiste du boulevard Poniatowski a pu être dénoncée et qu’une pétition a été signée. De même, nous demanderons prochainement ce qu’il ressort des rapports de l’enquête publique qui s’est tenue du 28 avril au 7 juin 2008.
D’autres problèmes ressortent, comme la rupture de charge du tramway à la porte de Vincennes, qui contraindrait les passagers à changer de rame et obligerait à créer quatre quais pour accueillir deux trams dans chaque sens… C’est ce qu’a révélé Le parisien, tout en montrant que les élus de la majorité sont aussi perdus que nous. Ainsi en est-il de Frédérique Calandra, maire du XXe, qui expose ses déconvenues : « Que la RATP prouve qu’il n’y a pas d’autres solutions. Cette rupture de ligne pose beaucoup de problèmes. D’autant plus que nous, les élus, nous n’avons découvert cet aménagement que récemment, sans avoir été consultés. Je demande que la RATP poursuive ses études et prouve qu’il n’y a pas d’autres solutions. » Cela nous rappelle Mme Blumenthal, qui a appris dans la presse les projets du quartier Bercy-Charenton, alors qu’elle rêvait secrètement d’y placer la foire du trône !
De même, certaines stations du tramway sont inaccessibles, comme celle de Bercy-Charenton. C’est normal, nous dit-on, car elle doit anticiper la construction du nouveau quartier. Le projet de prolongement de la rue Baron Leroy semble pourtant au point mort.
La fermeture temporaire (mais prolongée) de la bibliothèque de Picpus rend impatient, tandis que l’on nous a garanti la création d’une nouvelle bibliothèque à Bercy. Il y a une petite bibliothèque de compensation, prévue rue Gabriel Lamé mais les choix sont limités. N’allons pas accabler la mairie du 12e par une critique supplémentaire sur l’accès qu’elle offre à la culture : elle essaie de bien faire. Elle l’a prouvé récemment en donnant au nouveau jardin, situé rue de Cîteaux, passage Brûlon Druinot, le poétique nom de « square Léo Ferré ».
Delanoë converti à l’école UMP sur la sécurité
Sur la sécurité, en effet, il y a des progrès. Certes cette compétence relève du préfet de Paris mais le maire de Paris dispose de quelques prérogatives. Tout comme il a accepté la prise en charge des écoliers en cas de grèves de leurs instituteurs, il a enfin consenti, après des années de refus idéologique, à l’installation de la vidéo surveillance. Le vote de ce programme « 1 000 caméra pour Paris » sera à l’ordre du jour du conseil de Paris de lundi et mardi. Il permettra à la police d’être plus efficace, dans le maintien de l’ordre public, pour notre sécurité, pour mieux gérer la circulation, et à la justice de mieux identifier les délinquants. C’est un des points proposés par l’opposition pendant la campagne (relire l’article sur le sujet).
Sur le reste des projets votés par le conseil, il convient d’être attentif.
A quand la fin des concentrations de logements sociaux
Ce prochain conseil de Paris examinera également pour révision le plan local d’urbanisme (PLU) adopté en juin 2006. Cette révision est censée envisager des mesures en faveur de l’énergie écologique (« développement de panneaux solaires ou photovoltaïques, d’éoliennes [ si si…] et de toitures végétalisées »). Ce sera l’occasion de rediscuter des projets de construction de tours pour les nouveaux quartiers périphériques (tel le quartier de Bercy Charenton).
Un hic et non des moindres, surgit : l’intention, pour ne pas dire l’obsession, de la majorité , de développer en le circonscrivant davantage, le “parc social”. Dès qu’une quelconque emprise s’avère disponible elle est directement classée “habitat social”.
Le besoin de logements sociaux se fait toujours sentir à Paris. La dernière campagne avait montré les lacunes du bilan de Delanoë en la matière. Mais ce manque doit être compensé sur l’ensemble du territoire parisien, dans une logique d’aménagement harmonieuse et homogène où la vraie mixité sociale et économique doit primer sur la concentration par catégories. Des échos qui ressortent de cette révision, il semble que le 12e arrondissement en soit un peu trop pourvu : il est en quelque sorte devenu un nouveau laboratoire d’aménagement du territoire version Delanoë, une vitrine de l’idéologie socialiste en la matière.
La concentration de logements sociaux a prouvé son inefficacité humaine.
Pourquoi ne pas développer, grâce à ces nouveaux projets d’urbanisation de la périphérie parisienne, de vraies zones de vie, incarnant une vraie mixité, mêlant habitat privé et social, commerces, artisanat, services, PME…
Dans le même esprit, la question de la composition des commissions d’attribution de logement, dans le 12e, qui ne laisse qu’une place à l’opposition, reste d’actualité. La critique sur l’opacité des critères de choix des membres de telles commissions cesserait aussitôt si Mme Blumenthal faisait preuve d’ouverture sur le sujet.
Trop d’impôts tue l’impôt
Ce conseil débattra aussi du budget 2009 et donc de l’augmentation d’impôts qui a bien été médiatisé. Mais tout n’a peut-être pas été dit. A sa décharge, M. le maire avait annoncé une « augmentation à un chiffre sur les deux premières années », pendant la campagne. Du coup il a plafonné ce chiffre : 9 %.
La présentation de l’ordre du jour du conseil de Paris du 22 octobre prochain prévoit également la création d’une taxe foncière départementale. En réalité il ne s’agit pas d’une nouvelle taxe, comme on peut le lire dans certains journaux. Seule la loi peut créer de nouveaux impôts. Mais il s’agit de l’activation de la part départementale d’une taxe déjà existante, la taxe foncière sur les propriétés bâties.
Explication : la ville de Paris est à la fois une commune et un département. Or la taxe foncière sur les propriétés bâties constitue une recette fiscale de la ville, du département et de la région. Seule sa part communale était perçue par Paris. Désormais, si le conseil de Paris en décide ainsi le taux s’élèvera désormais à 3 %.
Pour le reste des explications, je vais me contenter de reprendre l’exemple du journaliste Serge Federbush (du site delanoepolis), à propos du manque de communication sur ces augmentations d’impôts : « C’est là qu’est l’entourloupe ! Il ne s’agit pas d’une augmentation de 3 % du taux de la taxe foncière initiale, comme on l’a répété partout. Mais bien de 3 nouveaux pour cent calculés sur les bases d’imposition. Ce sera donc beaucoup plus lourd. A titre d’exemple, un propriétaire d’un logement plutôt modeste qui payait 379 euros de taxe foncière passera à 419 euros du fait de la hausse des taux et des bases. Mais la nouvelle taxe de 3 % lui coûtera à elle-seule 162 euros. Au total, son imposition sera donc de 583 euros, soit une hausse de 53 % dans l’année ! Que ceux d’entre vous qui sont propriétaires occupants fassent le calcul à partir du montant de leurs bases d’imposition en 2008, qui figure sur les avis qu’ils ont reçus récemment. Vous verrez, cela fait mal. Quant aux locataires, qu’ils ne se fassent guère d’illusion, cette hausse sera un jour ou l’autre répercutée par les propriétaires à l’occasion du renouvellement des baux. »
Mais pourquoi un tel accroissement de la pression fiscale ? Pour de nouveaux investissements, avant même qu’ils ne soient estimés ? Mais pourtant tous les grands projets d’urbanisme peuvent être financés par le privé, y compris les logements sociaux. Non, c’est davantage pour couvrir les dépenses de fonctionnement qui ont augmenté lors de la mandature précédente (communication, cabinet et surtout le personnel) et la mauvaise utilisation de la manne des DMTO (ressources fiscales obtenues au titre des transactions immobilières) qui ont explosé de 13 % entre 2005 et 2007) et ont été engloutis dans les travaux de voirie.
Sur les régionales…
Rien de neuf du côté de chez Huchon…à peine sorti du tribunal, le SDRIF, qu’il est parvenu à faire voter, a été depuis bloqué par l’État (heureusement, la campagne régionale doit être l’occasion d’en débattre). Ses rapports avec la mairie de Paris vont de Charybde en Scylla, malgré la tentative de rapprochement sur le Grand Paris… En réalité, ils n’étaient pas du tout d’accord sur les frontières du syndicat mixte usine à gaz « Paris métropole » (voir l’article suivant qui lui est consacré).
Bertrand Delanoë veut un périmètre étroit et Jean-Paul Huchon, pour qui “le grand Paris, c’est la région” prône un énorme territoire, à sa mesure, incluant une part de la Seine-et-Marne et des Yvelines. En revanche, l’entente entre Bertrand Delanoë et Roger Karoutchi semble au beau fixe (alliance objective ?). En effet, les derniers sondages donnent la région à droite sous réserve que ce soit Valérie Pécresse en tête de liste…
Matthieu Seingier