Pour ceux qui se demanderaient encore quel est ce trou béant derrière la tour singulière de l’ONF, il s’agit du futur site Picpus de l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3.
L’université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 est spécialisée dans l’enseignement et la recherche en arts, lettres, langues et sciences humaines et sociales. Elle compte aujourd’hui environ 18 000 étudiants. Son implantation principal est sur le site de Censier, datant des années 60, et aujourd’hui très vétuste.
L’Etat a donc profité de l’emprise relevant du ministère de l’Agriculture, située au 33 rue de Picpus pour l’affecter à l’université Sorbonne Nouvelle afin de reloger le centre Censier et la majorité des sites secondaires de l’université sur un campus entièrement neuf (en octobre 2013). C’est l’Etablissement public d’aménagement universitaire de la Région Ile-de-France (EPAURIF) qui a été mandaté pour le pilotage de ce projet appelé par l’administration « pôle Nation ». Personnellement, je préfère le nom de Sorbonne-Picpus. Un concours d’architecte a été lancé en mars 2014.
Ce projet, dont le coût est fixé à 135,3 millions d’euros, est inscrit au CPER 2015-2020 et sera financé à hauteur de 113,3 millions d’euros par l’État et 20 millions d’euros par la Région Île-de-France. La Ville de Paris a versé 2 millions d’euros, que nous avons voté lors du Conseil d’arrondissement du 20 juin 2016.
C’est dans ce cadre que nous avons appris que le campus doit être achevé pour la rentrée 2019.
Et pour le moment le projet avance bien puisque la démolition de sept des huit bâtiments du 10 avenue
Saint Mandé/33 rue de Picpus s’est achevés courant octobre 2016 et que les ouvriers travaillent déjà aux fondations comme le montre la photo ci dessous :
Il est donc temps de s’intéresser à quoi ressemblera ce projet et rien de mieux que son architecte pour nous le présenter, à savoir Christian de Portzamparc, dont l’Atelier a été désigné lauréat à l’issue du concours d’architecture précitée, le 22 Septembre 2014 (voir le projet sur le site de l’Atelier Portzamparc, d’où sont extrait les images d’architecte) – voir aussi en bas de l’article les vidéos du concours de 2014.
Présentation de la Sorbonne Picpus, le 24 février 2017
Alors que ce projet est très structurant pour la vie future du 12e arrondissement, la mairie d’arrondissement avait encore oublié d’inviter les élus d’opposition. C’est par la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, dont on a vu quelle part la collectivité régionale prend dans ce projet, que j’ai été invité à la présentation officielle du lancement de la phase de construction.
Valérie Montandon , chef de file de l’opposition dans le 12e arrondissement et conseillère régionale, Franck Margain, également conseiller régional, étaient aussi présents.
Le rendez-vous était donné au numéro 33, où le plus vieux bâtiment de ce site a heureusement été conservé. Dénommé bâtiment D, il s’agit du dernier vestige du séminaire de la congrégation des Sacrés-Coeurs de Jésus et de Marie, créé en 1804 par le Père Coudrin.
Toutefois, il faut préciser qu’il a déjà été retravaillé : sa façade a été rénovée et la hauteur sous plafond du rez-de-chaussée, à l’origine de 5 mètres, a été entresolée (comme au 18e siècle) permettant d’offrir un étage supplémentaire aux deux initiaux.
C’est à l’étage de cet édifice, qui accueille aujourd’hui les équipes de direction du chantier, qu’avec les exécutifs et quelques élus et fonctionnaires triés, Christian de Portzamparc nous a présenté les plans et des projections du futur campus par le célèbre architecte.
Ce nouveau campus de Picpus, accueillera donc environ 18 000 étudiantset 2 250 enseignants et personnels administratifs. Il sera certifié Haute Qualité Environnementale et prend en compte la tour dite de l’ONF (comme le montre la vue en base de l’article).
Pour l’anecdote, alors que le ministre de l’éducation nationale, cherchant manifestement à se distinguer de Madame Pécresse qui manifestement maitrisait les sujets architecturaux, jugea opportun de faire une remarque sur la variété des représentations des personnages figurant sur les projections d’architecte, qui ne ressemblaient pas à des étudiants. Ce à quoi l’architecte répliqua qu’en effet, la bien-pensance obligeait de représenter la diversité de la population, n’en déplaise à la cohérence. Madame Vallaud-Belcacem souriait jaune.
Mais la ministre pu se rattraper car nous sommes ensuite redescendus au Rez-de-Chaussé, où nous avons retrouvé les autres invités, pour écouter les discours des officiels.
Je vous les épargnes car il faut retenir qu’ils étaient évidemment consensuel.
La pose de la première pierre du campus de la Sorbonne Picpus
La cérémonie s’est achevée par la pose de la première pierre, qui concrètement constitue en le scellement d’un parchemin au sein de la première pierre, par l’ensemble des autorités autorisées : M. Carle Bonafous-Murat, président de l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, Mme Najat Vallaud-Belkacem, Ministre de l’Education Nationale, Mme Valérie Pécresse, Présidente du Conseil Régional d’Ile-de-France, Mme Marie-Christine Lemardeley, adjointe à la Maire de Paris chargée de toutes les questions relatives à l’enseignement supérieur, la vie étudiante, la recherche, Mme Catherine Baratti-Elbaz, Maire du 12ème arrondissement de Paris, M. Gilles Pécout, Recteur de la région académique Ile-de-France, Recteur de Paris, Chancelier des universités, M. Thierry Duclaux, Directeur général de l’Epaurif , maître d’ouvrage du projet immobilier et bien sûr M. Christian de Portzamparc, architecte du projet, agence 2Portzamparc, qui a lu le texte du parchemin :
« Nous voudrions que le projet affirme en douceur la présence de l’université dans la ville. Sa bibliothèque en sera une image repérable sur l’avenue Saint Mandé.
Au cœur du site, c’est dans la tradition académique, autour d’un jardin cloître, que se retrouveront étudiants et professeurs. »
Christian de Portzamparc
Le projet de la Sorbonne Picpus en 2014
Voici les maquettes numériques du projet Porzamparc proposée en 2014 pour le concours :
Vue aérienne
Vue de la rue
Vue intérieure