Humeur : lors du conseil d’arrondissement du 18 mars 2019, un adjoint s’est inscrit sur une délibération qui n’appelait pas d’observation, uniquement pour auto vanter son action. Cet exercice de selfisation, très contemporain, pourrait paraître anodin s’il était isolé. Seulement il est la marque d’une dérive exponentielle de certains membres de la majorité du 12e arrondissement. Je me suis donc exprimé, à la suite de cette intervention pour critiquer le détournement de l’esprit du règlement intérieur du Conseil, voulu pourtant par l’exécutif.
N’étant pas inscrit sur la délibération, je n’ai pas développer mon propos. Je profite donc de ce blogue pour émettre une critique du règlement intérieur du conseil d’arrondissement, alors que nous entamons la dernière année de cette mandature (2014-2020), car il a, non seulement réduit l’interaction nécessaire à toute délibération mais frustre manifestement les membres de la majorité.
Veuillez excuser par avance l’aspect technique de cet article qui oblige à détailler ce texte.
Pour mémoire, le règlement intérieur oblige, depuis son adoption en 2014, à s’inscrire pour discuter d’une délibération inscrite à l’Ordre du jour du conseil d’arrondissement, deux heures avant son commencement. Les délibérations qui n’ont pas fait l’objet d’une demande de parole sont votées en bloc. Cette mesure était censée fluidifié la séance. Or, comme le temps de parole est limité à 5 minutes, sans droit de réponse, mais, surtout, que l’exécutif s’exprime désormais après les conseillers, les débats disparaissent souvent au profit de monologues.
L’honnêteté commande de dire que l’exécutif répond parfois aux questions posées sur une délibération et il arrive que l’exécutif déroge à ce règlement pour redonner la parole au premier intervenant (preuve que le règlement est trop stricte). Toutefois, trop souvent, des membres de la majorité lisent une espèce de déclaration vantant les mérites de la délibération sans se soucier des objections qui viennent d’être faites. Cela est pénible car, d’une part, c’est la marque d’un manque de respect vis-à-vis de l’opposition et du public assistant à de pénible monologue (ou d’une inattention pour ce qui vient d’être dit) et, d’autre part, les propos sont souvent redondants avec l’exposé des motifs de la délibération (qui a évidemment lu avant la séance).
Mais le pire est apparu vers la seconde moitié du mandat : l’inscription du rapporteur de la délibération pour s’auto-satisfaire.
Avant la réforme du règlement intérieur, l’exécutif pouvait succinctement présenter la délibération. Cela offrait aux adjoints ou délégués qui la portent, la possibilité de mettre en avant leur action ou les services municipaux. intéressés. Comme cela est devenu impossible s’il n’y a pas d’inscription sur la délibération concernée, certains élus (souvent les mêmes) s’inscrivent pour le seul plaisir de s’entendre parler.
Cela peut se comprendre pour des adjoints dont les sujets sont consensuels (je pense aux adjointes en charge de la petite enfance ou de la jeunesse et sport dont la très grande majorité des délibérations sont adoptés à l’unanimité et dont on peut comprendre qu’elle soient frustrées de ne pouvoir expliquer ses missions) mais cela l’est moins pour les autres, comme celui à l’éducation.
Une chose est sûr. Si la majorité change, le règlement intérieur sera revu au profit du débat démocratique et pour remédier à cet égotisme insupportable.