Baignade à Bercy, dans la Seine, restreinte et gratuite ?

Lors du conseil d’arrondissement du 7 mai 2024, j’ai posée une question sur le projet de baignade à Bercy, son prix, ses modalités.

Comme les questions doivent être déposées avant que l’ordre du jour soit connu des élus, je ne pouvais imaginer que nous allions devoir voter sur le principe de la gratuité de ce site… très coûteux.

L’exécutif de la Ville de Paris a annoncé (avant même que ce soit débattu dans les instances démocratiques) une dérogation au principe d’interdiction de la baignade de la Seine, à compter de « l’été 2025 », qui serait limitée :

  • A trois sites, dont un est situé dans le 12ème avec comme accès le quai de Bercy ;
  • A des nageurs et nageuses confirmés.

S’agissant du site de Bercy, il est précisé qu’une zone d’environ 2.000 m² serait délimitée par des bouées et accessible par un ponton, et d’un espace comportant vestiaire, sanitaire, douches, solariums, qui feraient eux-mêmes l’objet d’un « contrôle d’accès » et entourés de clôtures.

Il a aussi été dit qu’un dispositif de sécurités importantes est envisagé, et que le tout préserverait le patrimoine et l’environnement.

Puis, dans le cade de la préparation de Conseil, nous avons appris que l’aménagement du seul site de la baignade à Bercy couterait 6 millions d’euros… J’ai donc demandé des précisions sur ce montant (infrastructures, personnels, fonctionnement, etc.).

L’autre question, qui est liée à la gratuité, concernait, dès lors que cette zone serait réservée à des nageurs ou des nageuses expérimentées, les critères pour déterminer les nageurs et les nageuses expérimentés ?

Cette question est importante car si, en plus, l’aménagement est réservé à un public très restreint, comme des membres de club de nage ou licenciés, la question de la gratuité peut vraiment se poser. Offrir à des gens qui nagent déjà beaucoup la possibilité d’aller nager en eau vive pour 6 millions d’euros, je pense qu’ils pourraient participer à ce plaisir.

M. Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint à la Maire de Paris, a répondu. Après avoir rappelé que, historiquement, la Seine était baignable , gratuitement, qu’un grand maire avait promis de la rendre à nouveau accessible aux nageurs, qu’il y avait un consensus sur la question et que cela relèvera de l’héritage des Jeux olympiques de Paris (ce que nous partageons).

Or « Pouvoir s’y baigner, cela veut dire pouvoir y aller librement ». La baignade à Bercy doit être gratuite, pour renouer « avec le passé et avec l’histoire des Parisiens »

Sur ma question, sur la question du coût, de la sécurité, de comment cela fonctionne, il a été répondu que tout n’était pas acté et que la délibération proposée devait aidé aux discussions avec l’État pour la mise en œuvre de la baignade à Bercy.

Le coût cité plus haut n’étant qu’une estimation pouvant être reprécisée.

Sur la question des nageurs, après en avoir salué la pertinence, l’adjoint au sport a nuancé la limitation évoquée en rappelant que des lignes d’eau, dans les piscines à Paris, délimimite les palmes, les bons nageurs, moins bons nageurs.

« C’est quoi un bon nageur ou pas ? », question essentielle pour un lieu de baignade avec du courant et un fond, parfois de 5 mètres de profondeur. Or qu’existe-t-il ? L’adjoint nous répond que « le seul endroit où on peut vraiment évaluer cela, c’est à l’école. Cela correspond à des paliers de l’Éducation nationale du savoir nager. »

Je vous épargne la suite sur les moyens en matière d’apprentissage de la natation pour vous dire immédiatement que nous n’avons pas eu la réponse sur comment les maîtres-nageurs vont estimer qui peut nager.

A suivre.

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