- Dans le cadre du conseil d’arrondissement du 18 janvier 2017, j’interroge le maire du 12e arrondissement sur la démolition évoquée du foyer ADOMA construit « provisoirement » à l’orée du Bois de Vincennes :
Madame le maire,
le bâtiment « provisoire », à l’orée du bois de Vincennes accueillant le foyer de travailleurs migrants ADOMA
Le projet de création de la ZAC Bercy-Charenton a été soumis à l’enquête publique. Dans ce cadre, les habitants de notre arrondissement ont soulevé de nombreuses questions légitimes.
Certaines avaient déjà été posées lors des réunions publiques mais les réponses sont restées évasives ou n’étaient pas enveloppées du même caractère officiel que celles formulées devant notre assemblée.
Ainsi la disparition du foyer « ADOMA » situé place du Cardinal Lavigerie n’est pas acté clairement.
Le document « PROJET DE DOSSIER DE CRÉATION DE LA ZONE D’AMÉNAGEMENT CONCERTE (ZAC) BERCY-CHARENTON » indique, page 23, à propos du réaménagement du centre sportif Léo Lagrange la mention suivante :
En position de belvédère et libérée du bâtiment provisoire (foyer ADOMA), la place du Cardinal Lavigerie offre une porte d’entrée au bois de Vincennes et propose un panorama renouvelé vers le 12ème arrondissement.
Cette formulation demeure ambiguë dès lors que les délibérations relatives à l’extension du périmètre de la ZAC évoquent la démolition de ce bâtiment mais pas davantage.
C’est la raison pour laquelle le groupe Les Républicains vous interroge clairement, dans l’hypothèse où les organes délibérants de Paris se prononcent favorablement, sur la véracité de la démolition de ce bâtiment et à quelle date.
En outre, nous vous remercions également de nous informer sur les conditions de relogement des occupants de ce foyer.
Mise à jour postérieure, la réponse du premier adjoint, M. Bouygye, en conseil d’arrondissement du 13 janvier 2017 :
« Sur le foyer ADOMA, vous avez une question qui m’étonne, Monsieur SEINGIER. Vous me
permettrez là de ne pas trop comprendre. Je veux bien qu’on ait besoin de faire des
questions orales. Mais votre dernière question me donne l’impression que vous n’avez
pas compris ce qui se passait là-bas. Je pense que vous êtes allé voir Villiot ; mais allez
voir le foyer ADOMA. « Nous vous remercions également de nous informer sur les
conditions de relogement des occupants de ce foyer » : mais l’essence même, l’objectif
même de ce foyer, quel est-il ? C’est d’avoir participé à la politique de réhabilitation
des foyers de travailleurs dans cette capitale, engagée en 2001 par Bertrand DELANOË,
parce que ces foyers étaient devenus insalubres. Il a fallu, à un moment donné, pour
rénover, que les gens quittent ces foyers, le temps qu’ils soient rénovés. On a des
opérations dites « tiroirs ». Ces opérations tiroirs, le foyer ADOMA y a participé. Ce
foyer a toujours été dit temporaire. Il se trouve que nous avons pris du retard à Paris,
sur la réhabilitation de l’ensemble de ces foyers que nous avons demandés. Nous avons
parlé ici même, dans cette assemblée, de pouvoir prolonger l’existence de ce foyer
jusqu’à une date qui a été clairement annoncée par la Maire à savoir 2019. Ce foyer a
une vie qui est aujourd’hui inscrite dans les textes que nous avons délibérés – nous les
avons votés ici –, pour lesquels la Mairie du 12e
arrondissement s’est battue en demandant qu’il y ait une date précise, qui corresponde à la fin de la politique de réhabilitation de l’ensemble de ces foyers sur Paris. On y participe. Paris y contribue.
Et oui, effectivement, la phrase que vous citez est juste :« En position de belvédère et
libérée du bâtiment provisoire ». Il n’y aura plus le bâtiment provisoire. Ce n’est pas,
comme vous l’évoquez quelques phrases plus haut, « une disparition ». Ce n’est pas un
coup de baguette magique. On va détruire ce foyer, parce qu’il aura cessé d’avoir sa
raison d’être, et que nous aurons fini la politique visant à réhabiliter l’ensemble de ces
foyers. Je vous le dis, c’est pour cela que votre dernière question m’étonne. Ces
occupants qui sont là ont déjà un logement. Simplement, ils viennent là le temps qu’on
réhabilite leur logement. Et ils retournent dans leur logement après. Ils n’ont pas à être
accompagnés. Et les conditions de relogement sont les mêmes que pour tous ceux qui
les ont précédés : il s’agit de retrouver un logement digne et un logement réhabilité, ce
qui n’est pas le cas aujourd’hui. Oui, le foyer ADOMA participe de cette volonté de
pouvoir accompagner une politique parisienne forte, en lutte contre l’habitat dégradé
et le logement dégradé, notamment le foyer travailleurs migrants. »