Nuit Debout – les communistes souhaitent sa pérennisation

Protestors occupy Paris’s Place de la République, 10 April 2016 – en.wikipedia.org/wiki/Nuit_debout

Intervention lors du Conseil d’arrondissement du 2 mai en réponse au vœu conjoint des communistes et des verts, heureusement non adopté, proposant que
  • les participantes et participants soient laissés libres d’exercer leur citoyenneté et leur envie de débattre, tous les soirs, de sujets politiques ; et donc que les autorisations préfectorales soient délivrées pour permettre à ce mouvement « Nuit debout» de continuer ;
  • la Ville de Paris et la Mairie du 12earrondissement soutiennent le mouvement « Nuit debout » en mettant en place les équipements temporaires nécessaires pour maintenir les conditions sanitaires et d’hygiène nécessaires au vivre ensemble entre manifestants et riverains ; en mettant à disposition des organisateurs, s’ils le souhaitent, des structures éphémères pour entreposer du matériel et bénéficier d’un accès électrique sécurisé ; et en préservant de toute destruction les constructions écologiques éphémères des participants ;
  • la Ville de Paris et la Mairie du 12e arrondissement, comme elles l’ont fait en instaurant « la Nuit des débats », continuent de soutenir les espaces démocratiques qui s’inscrivent dans l’histoire de Paris, et dans l’écriture de son avenir ».
Voici ma réponse :

Lorsque j’ai vu ce vœu, j’ai d’abord cru à un gag. Nous apercevons un paradoxe énorme dans ce vœu puisque, dans l’un des considérants, on a le caractère public des places qui est rappelé, pour finalement demander une mise en place d’équipements aux frais des contribuables, à disposition d’un groupe de personnes difficilement identifiable. Les responsables refusent eux-mêmes d’être qualifiés d’organisation.

Je ne partage pas le côté ouvert de leur organisation, puisque cette organisation a la prétention de ne débattre qu’avec ceux qui partagent ses idées. Nous avons tous vu les images du philosophe de l’antiracisme Monsieur FINKIELKRAUT, exclu violemment de la nouvelle agora. A croire que ce vœu vise en réalité à organiser, après Notre-Dame-desLandes, une nouvelle ZAD, avec le côté esprit révolutionnaire et récréatif, car nous sommes tout de même à Paris. Il n’est donc pas acceptable que la Place de la République soit appropriée dans la durée par un mouvement en particulier, au détriment des autres usagers de cet espace public. Pour cette seule raison, ce vœu n’est pas acceptable.

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Préemptions municipales de logements diffus : épisode 3

L'immeuble

L’immonde immeuble du 222, rue de Charenton qui sera détruit et remplacé par un meilleur édifice

Intervention lors du conseil d’arrondissement du 2 mai 2016, à propos d’une troisième délibération relative de la préemption de lots de copropriété préemptés par la Ville de Paris au profit de bailleurs sociaux. Pour mieux mettre en avant notre opposition à l’achat au prix fort de logement privés au sein d’immeubles occupés par des propriétaires ou locataires privés, déjà évoqué ici et ici, je me suis exprimais sur le cas d’un projet de logements sociaux positifs, dès lors qu’il permet de réhabiliter un bâtiment immonde, l’agrandir pour y établir plus d’habitations avec une mixité dans les types de logements sociaux.

Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, Maire du 12e arrondissement, Conseillère de Paris, rapporteure :

« Nous poursuivons avec la délibération DLH 25 sur laquelle M. SEINGIER est également inscrit. »

M. Matthieu SEINGIER, Conseiller d’arrondissement :

« Merci Mme la Maire. Est-ce que vous permettez de parler également de la 123 ? Merci.

Sur cette première délibération, la DLH 25, nous allons voter pour. Nous avons souhaité nous exprimer parce que nous sommes face à un bâtiment plutôt moche, à deux pas de la mairie, qui n’est pas harmonieux par rapport à l’esprit architectural de la rue de Charenton. Nous avons un beau projet. Nous notons la répartition dans tous les types de logements sociaux. C’est l’une de nos demandes récurrentes, donc nous ne pouvons que nous féliciter.

(…)

En revanche, si nous nous inscrivons sur cette délibération, c’est pour montrer, par effet miroir, que nous ne sommes pas du tout d’accord sur la suivante, qui concerne une préemption dans le diffus. Je ne vais pas revenir sur nos arguments. Nous les avons déjà donnés lors du dernier Conseil et lors de celui de septembre. Nous maintenons notre opposition à ces préemptions au sein de copropriétés où les bailleurs sociaux risquent de déséquilibrer les copropriétés. C’est la raison pour laquelle nous voterons contre la DU 123. »

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De l’art de rester en terrasse de café, un 1er mai, place de la Nation

Ces imaginations bouillantes ont eu la sagesse de civiliser avec mesure une des plus vieilles voluptés de la terre : être assis à l’aise, au frais, le soir, en compagnie.

Jean Giono, Voyage en Italie, Folio, 1979, p.48 (1er édition Gallimard, 1954)

terasseDans son merveilleux Voyage en Italie, lors d’une étape à Brescia (des années 50), Jean Giono théorise l’art d’être assis en Terrasse d’un café, que les Italiens ont porté au plus haut degré de science :

Paris connaît également ce plaisir, même si le Parisien est plus dans l’ostentation. Toutefois, sous l’ère du président Hollande, ce plaisir devient vite dangereux le 1er mai lorsque d’autres « imaginations bouillantes », celles des utopistes de la République, embrasent la Nation :

Images de Loïc Gazar

Visite de l’usine du futur

Discours d'inauguration de l'exposition du Lieu du Design :"Impression 3D"

Discours d’inauguration de l’exposition du Lieu du Design : »Impression 3D »

Invitée par la nouvelle président du Lieu du désign, structure associative qui gère des compétences de la région Ile-de-France à sa place, une forme de développement économique (je ne dirais pas ici, pour l’instant, ce que je pense de ce mode de gestion des collectivités locales), j’ai pu découvrir une exposition passionnante sur l’impression 3D. Celle-ci est présentée comme la 4e révolution industrielle et représente un marché mondial de 2.7 md et une croissance de 30 % par an. Elle pourrait permettre, avec de très faibles coûts, à terme, de pallier certaines carences de la perte de nos industries et, qui déjà, ouvrent des possibilités de création divers époustouflantes.

Voici une présentation en vidéo :

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Préemptions municipales de logements diffus : la résistance s’intensifie

Intervention lors du conseil d’arrondissement du 16 mars 2016, à propos d’une nouvelle délibération relative à la préemption municipale de logements, au sein même de copropriétés déjà existantes, pour en faire des logements sociaux.

emcombrantVous ne serez pas surpris de notre position négative sur cette délibération. J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer le 30 novembre dernier sur cette politique que nous qualifions de « politique de rustine », dans la mesure où seule la construction permet réellement d’augmenter l’offre du logement social. Il y a cependant du nouveau depuis cette délibération. Cette opération de préemption à marche forcée par la Ville fait l’objet d’une résistance qui s’organise et s’intensifie.

A l’initiative de la Chambre Nationale des Propriétaires, le collectif des 257 s’est formé contre ce droit de préemption urbain renforcé (DPUR). Ce collectif fait référence à la liste des 257 immeubles qui a été arrêtée par la délibération du Conseil de Paris de décembre dernier, sur la base d’une étude de l’APUR, qui est pourtant peu fiable. De nombreuses anomalies ont été constatées sur les adresses et les occupations. Ce DPUR repose sur une notion de « parc social de fait », qui n’est pas une notion juridique.

Initialement, l’objectif de ce collectif était d’informer les copropriétaires, lesquels ne savaient pas, dans leur grande majorité, début 2015, que leur immeuble était concerné, la Ville n’ayant pas délivré d’informations suffisantes. Le DPUR entraîne un certain nombre de préjudices. Par exemple, en cas de revente, un acheteur ayant le choix préférera, à prix et conditions similaires, un lot dans un immeuble non préemptable qu’un lot dans un immeuble préemptable. Certaines agences immobilières ne veulent plus s’occuper des immeubles préemptables.

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Débat sur le réaménagement de la Nation et la Bastille au CA du 14 mars 2016

20160314_191535Le conseil du 12e arrondissement du 14 mars 2016 a commencé par un débat « organisé » consacré au réaménagement de sept places parisiennes dont celle de la Bastille et de la Nation. Les cinq autres sont celles du Panthéon, de la Madeleine, d’Italie, des Fêtes et de Gambetta.

Depuis la séance du 15 juin dernier, où ce sujet était déjà à l’ordre du jour, il y a eu deux réunions publiques consacrées à Bastille, le 7 septembre 2015 et le 4 février 2016, au cours de laquelle fut projeté un diaporama de restitution – VOIR ICI. De même, pour la place de la Nation, il y a eu la réunion du 3 septembre 2015 et le 8 février 2016 : Voir le diaporama ici.

Voici les interventions que Valérie Montandon, notre chef de file et moi même avons portées lors de ce conseil.

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Restaurer la confiance

Cet édito "restaurer la confiance" a été rédigé fin janvier 2015 et publié dans Le journal" n°7 de printemps 2016.
Devant « La belle équipe », rue Faidherbe, le 18 novembre 2015

L’année 2015 s’est achevée sur la prise de conscience douloureuse de menaces visant la France dans son intégrité. Espérons que 2016 permettra aux Français de retrouver la profondeur historique nécessaire à la poursuite de notre destin collectif, sans faire l’économie de constats lucides.

Comment s’étonner que de jeunes Français détestent leur pays si certains dirigeants de celui-ci rejettent la célébration d’une partie de son passé et de ses traditions ?

Comment croire que les cours de morale laïque sont un sain remède quand les programmes scolaires sont vidés de tout ce qui fait aimer notre histoire, notre territoire, notre langue, notre littérature ? Le catéchisme idéologique au détriment du vrai savoir !

 
Le sort de notre pays est trop préoccupant pour créditer ces artifices d’une efficacité, comme celui consistant à croire que la République érigée en religion luttera contre le terrorisme !
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Le numéro du printemps 2016 du journal du 12 est sorti !

Pour le découvrir,  cliquez sur sa une :

2016-03-11 19.01.43

Lien de secours

Caisse des écoles : la ville de Paris condamnée pour obstruction illégale

Le tribunal administratif de Paris m’a donné raison, ainsi qu’à Valérie Montandon, le 28 janvier dernier, sur la communicabilité du rapport de l’inspection général de la ville de Paris sur la gestion calamiteuse de la caisse des écoles du 12e arrondissement (le jugement est disponible en bas de l’article).
[MAJ du 9 février 2015 – le Parisien relaie cette information : lire l’article ici]
Petit rappel :

20150618_194224La Caisse des écoles du 12e arrondissement de Paris, notamment chargée de la restauration scolaire, a fait l’objet de graves problèmes de gestion depuis 2001, révélés par le magazine le Point (ici et ) qui suscitent de légitimes questions.

Lorsque la droite a quitté le pouvoir en 2001, elle a laissé une réserve financière en bons du Trésor de 1,2 millions d’euros et 3 centres de vacances. Ces centres de vacances ont depuis été vendus pour éponger des déficits ! Et, jusqu’en 2014, l’exécutif a refusé de communiquer sur la situation financière de la Caisse.

Aujourd’hui, le maire de Paris prétend jouer le jeu de la transparence avec l’opposition démocratique mais refuse de transmettre les documents permettant de mesurer les irrégularités révélées par la presse.

Ainsi, alors que la ville de Paris reconnaît que l’Inspection générale de la ville de Paris a effectué une enquête administrative fin juin 2014[2], elle a refusé de transmettre son rapport malgré les multiples demandes des élus Républicains en Conseil d’arrondissement[3]. Cet épisode illustre le mépris dans lequel la majorité tient l’opposition, arguant que celle-ci devrait se contenter de lui faire confiance.

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Ma position contre les mesures « flicophobes »

Mon intervention lors du conseil d’arrondissement du 1er février 2016, en réponse à la proposition d’un vœu socialo-comuniste-vert-UDI « relatif à la lutte contre les contrôles d’identité discriminants », et notamment contre l’idée de la remise d’un récépissé lors d’un contrôle d’identité par les représentant de l’ordre.

2016-02-01 19.25.28J’ai d’abord été surpris de ce vœu qui va à l’encontre la position du gouvernement qui, depuis 2013, s’est opposé à l’idée de la remise d’un récépissé lors d’un contrôle d’identité par les policiers ou les gendarmes. Seule une voix dissidente était favorable, mais je vous rappelle que cette voix est partie en résistance, à vélo. Peut être que ce vœu est une forme de soutien à la démission de Madame Taubira ?

Plus sérieusement, car c’est un sujet très sérieux, loin de moi de défendre le gouvernement actuel mais je n’ai pas honte de soutenir les syndicats de policiers qui dénoncent le récépissé comme une remise en cause publique de leur déontologie, alors que notre police est la plus contrôlée au monde. Comment, dans un pays qui interdit les études ethniques, sous-entendre une généralisation du délit de facies sans porter un préjugé de racisme de la part de policiers ?

Et quand Monsieur Bonnet [parti communiste français] parle d’un besoin de « pacification » entre les jeunes et la police, cela implique qu’il y ait une guerre. Il s’agit d’une suspicion de « flicophobie » inacceptable.

Ceci dit, certes, des dérives policières isolées peuvent être constatées. Nous ne sommes pas aveugles. Certaines manifestations auxquelles nous avons participé nous l’ont montré.

S’agissant précisément de la plainte du 17 décembre 2015, évoquée dans le vœu, comme vous, les élus républicains ont été tous révoltés d’apprendre, pendant la période de Noël, que des actes de « violences volontaires aggravées », « agression sexuelle », « discrimination » et « abus d’autorité » aient pu avoir été commis par des policiers de notre arrondissement, que de surcroit, nous avons certainement, en tant qu’élus, croiser lors de tel ou tels manifestations mais les policiers ont aussi droit à la présomption d’innocence et il est trop tôt, tant que l’instruction judiciaire n’est pas close, de se prononcer sur la culpabilité de qui que ce soit.

Toujours est-il que, selon l’énoncé des faits de cette plainte, la remise d’un récépissé ou autre mesure expérimentale n’aurait malheureusement pas pu éviter les forfaits allégués.

Ce vœu a néanmoins le mérite de relever cet incident qui aurait pu être discuté en CSPDA s’il y a avait lieu (j’ai bien noté, Madame le Maire, qu’il va être programmé prochainement, comme vous nous l’avez dit lors des vœux aux force de sécurité).

Plus largement, si des abus sont constatés, les citoyens ne doivent évidement pas avoir peur de les dénoncer vivement.

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