Intervention lors du Conseil d’arrondissement du 2 mai en réponse au vœu conjoint des communistes et des verts, heureusement non adopté, proposant que
- les participantes et participants soient laissés libres d’exercer leur citoyenneté et leur envie de débattre, tous les soirs, de sujets politiques ; et donc que les autorisations préfectorales soient délivrées pour permettre à ce mouvement « Nuit debout» de continuer ;
- la Ville de Paris et la Mairie du 12earrondissement soutiennent le mouvement « Nuit debout » en mettant en place les équipements temporaires nécessaires pour maintenir les conditions sanitaires et d’hygiène nécessaires au vivre ensemble entre manifestants et riverains ; en mettant à disposition des organisateurs, s’ils le souhaitent, des structures éphémères pour entreposer du matériel et bénéficier d’un accès électrique sécurisé ; et en préservant de toute destruction les constructions écologiques éphémères des participants ;
- la Ville de Paris et la Mairie du 12e arrondissement, comme elles l’ont fait en instaurant « la Nuit des débats », continuent de soutenir les espaces démocratiques qui s’inscrivent dans l’histoire de Paris, et dans l’écriture de son avenir ».
Voici ma réponse :
Lorsque j’ai vu ce vœu, j’ai d’abord cru à un gag. Nous apercevons un paradoxe énorme dans ce vœu puisque, dans l’un des considérants, on a le caractère public des places qui est rappelé, pour finalement demander une mise en place d’équipements aux frais des contribuables, à disposition d’un groupe de personnes difficilement identifiable. Les responsables refusent eux-mêmes d’être qualifiés d’organisation.
Je ne partage pas le côté ouvert de leur organisation, puisque cette organisation a la prétention de ne débattre qu’avec ceux qui partagent ses idées. Nous avons tous vu les images du philosophe de l’antiracisme Monsieur FINKIELKRAUT, exclu violemment de la nouvelle agora. A croire que ce vœu vise en réalité à organiser, après Notre-Dame-desLandes, une nouvelle ZAD, avec le côté esprit révolutionnaire et récréatif, car nous sommes tout de même à Paris. Il n’est donc pas acceptable que la Place de la République soit appropriée dans la durée par un mouvement en particulier, au détriment des autres usagers de cet espace public. Pour cette seule raison, ce vœu n’est pas acceptable.