Bercy-Charenton trop petit ?

périmètre de la ZAC Bercy-Charenton (mai 2016) – plan annexé à la délibération

Voici mon intervention, ainsi que celle de Valérie Montandon, lors du Conseil d’arrondissement du 30 mai, sur la délibération relative à « l’Evolution des modalités de portage de l’aménagement du secteur Bercy-Charenton par extension du périmètre du projet de ZAC ».

Traduction : le périmètre prévu au sein de la futur ZAC censé régir le futur quartier de Bercy-Cahrenton (voir notre dossier) étant trop petit (nous n’avions pas arrêter de le clamer pendant la campagne et c’est la raison pour laquelle nous étions pour une couverture partielle des voies ferrées), la gauche avait décidé d’inclure dans la ZAC le secteur Léo Lagrange, initialement interdit à la construction et dédié au sport, pour essayer de donner un peu plus d’ampleur au projet de nouveau quartier.

Aujourd’hui, elle intègre dans la ZAC une partie du quartier dont l’aménagement devait être réservé à la société d’aménagement de la SNCF, la SNEF. Même si nous regrettons toujours un manque d’ambition certain, nous ne pouvons qu’être favorable à cette délibération qui rationalise l’aménagement global.

Voici donc notre position.

Mme Valérie MONTANDON, Conseillère de Paris :

Je voulais faire des remarques de fond sur les considérants et sur l’exposé des motifs. Après de nombreux débats que nous avons pu avoir au sein de cette instance sur la ZAC Bercy-Charenton, il n’y avait toujours aucune mention des tunnels Baron-Leroy.

Vous allez dire que je fais une fixette sur ce sujet, mais nous avons eu l’occasion d’en parler à plusieurs reprises, une visite a même été organisée par la 5ème commission au niveau du Conseil de Paris, notamment avec M. MISSIKA.

Au fur et à mesure des débats en Conseil d’arrondissement, on arrivait à converger sur la nécessité de conserver ces activités et de revaloriser le site, aussi bien par rapport à son histoire que par rapport à ses atouts.

Il est vrai qu’une mention sur les perspectives d’avenir sur les tunnels Baron-Leroy et le tunnel des Artisans serait la bienvenue.

Dans le récapitulatif des délibérations, j’aurais souhaité que les vœux acceptés lors du Conseil de Paris soient mentionnés. En effet, en Conseil de Paris, un vœu a été adopté, relatif à l’implantation de la station RER D. Il s’agit d’une délibération qui projette des actions communes avec la SNCF. Il serait bien d’en faire mention au niveau des
délibérations.

Je voulais aussi poser quelques questions d’ordre plus technique. Lors du Conseil de Paris des 29, 30 juin, 1er et 2 juillet 2015, j’avais déposé le vœu 217 qui demandait que des données financières et techniques soient communiquées. M. MISSIKA avait accepté de nous les communiquer en 5ème commission. J’avais donc accepté de retirer le vœu, mais je voulais vous dire que nous n’avions toujours pas eu les éléments d’ordre financier et technique.

Enfin, cette délibération vient répondre positivement à la SNCF, notamment à son courrier en date du 12 mai 2016 : vous mentionnez la rationalisation des procédures ainsi que la simplification des flux financiers. Pourriez-vous nous apporter quelques précisions, surtout quels bénéfices concrets pour les Parisiens et pour la gestion de l’élaboration de cette ZAC ? Merci.

M. Matthieu SEINGIER, Conseiller d’arrondissement :

Madame le maire, mes chers collègues. Depuis la dernière campagne, nous soutenons que votre projet n’est pas assez ambitieux, dans la mesure où, sans couverture au moins partielle des voies ferrées, le périmètre est trop restreint par rapport aux besoins en logements de la capitale, aux besoins d’activité mixte et surtout pour éviter de créer un quartier isolé des autres.

A part la rue Baron-Leroy et le lien avec Charenton, on risque d’avoir toujours cette sectorisation trop marquée par
rapport aux voies ferrées de ce nouveau quartier.

Ce choix, en raison de sa complexité et de son coût, aurait imposé de trouver des modes de financement nouveaux. C’est là que se situe notre divergence principale. Je n’y reviens pas, je voulais juste le rappeler, car il nous a toujours été répondu qu’il n’était pas question de revenir sur les objectifs que vous aviez fixés, puisqu’ils avaient
été adoptés de manière démocratique. J’oserais même ajouter sans 49-3 [le conseil se déroulé au moment où Monsieur Valls passait la loi sur le travail dite El Khomeri en force].

Seulement, avec l’agrandissement proposé aujourd’hui et sur lequel vous nous demandez de nous prononcer, nous ne sommes plus tout à fait dans le même projet, en tout cas dans le projet qui a fait l’objet de la concertation préalable à la ZAC. Si on observe ce qui était envisagé pour ce secteur d’initiative privé donc réservé à la SNEF, il était surtout question de bureaux et de logements. Mais on ne sait pas quelle était la part delogements privés ni celle de logements sociaux. C’est logique, puisque la SNEF avait gardé ce site pour la valoriser au maximum et en tirer un maximum de ressources.

Maisnous avons des questions légitimes, donc j’insiste sur la question de Mme MONTANDON afin que vous nous éclairiez sur les conséquences de l’intégration de cette zone dans la ZAC.

Pour autant, c’est objectivement une bonne chose. Le fait d’avoir un seul aménageur, et non plus l’aménageur de la SNCF et l’aménageur choisi par la ZAC, va permettre de mieux rationaliser l’aménagement de cette partie, et laisser plus de possibilités à l’intégration d’autres projets comme le RER D, sur d’autres équipements publics, et permettre un meilleur déplacement de la Halle Gabriel Lamé, projet que nous soutenions avant même la campagne municipale. C’est la raison pour laquelle nous allons voter favorablement cet agrandissement. Toutefois, nous serons attentifs, lors de l’adoption de la ZAC, aux réorganisations du secteur de la SNEF. Merci.