Saisi par des riverains, j’ai interpellé l’exécutif du 12e arrondissement, au moyen d’une question orale, cosignée par Madame ROTA, de l’UDI, lors du conseil d’arrondissement du 30 novembre 2015, sur les nuisances touchant le passage du Génie, en raison d’une sur-fréquentation de salles de prière, pour trouver une solution pragmatique, sans polémique inutile.
Après avoir rappelé la question, téléchargeable ici, voici les échanges lors du conseil d’arrondissement.
Madame la maire,
Nous avons l’honneur de vous solliciter d’une question orale relative aux nuisances récurrentes que font subir aux riverains du passage du Génie certaines personnes fréquentant occasionnellement la résidence sociale du 22, rue Claude Tiller, dans notre arrondissement, gérée par l’association COALLIA.
La résidence sociale « Claude Tillier » restaurée récemment, dispose de 4 salles mises à la disposition des résidents. Des salles aux activités libres.
Seulement, depuis le mois d’avril 2015, ces salles, dont l’entrée se trouve au 20, passage du Génie, sont fréquentées par un nombre important de personnes extérieures à la résidence, ce qui génère, côté passage du Génie, des attroupements bruyants et un risque de sécurité important pour les résidents en cas de besoin d’évacuation rapide des locaux.
Vous avez été saisie en avril dernier, tout comme le commissaire de police, de ce problème, notamment du fait du commerce de maïs grillés à ce même endroit, facilité par l’existence d’un muret où pouvaient s’installer les vendeurs. A cette occasion, une délibération avait été prise pour que la Ville installe des grilles sur ce muret. Puis, les potelets implantés sur le trottoir ont également été retirés, pour la même raison. Mais le commerce a perduré sur la voie publique, sur des bidons, malgré des interventions de la police. Ce commerce a cessé à la fin de la saison du maïs mais sans que ce problème ne soit réglé sur le fond et ne manquera pas de revenir aux beaux jours si nous ne faisons rien.
De la même manière, c’est parfois plus de 300 personnes extérieures à la résidence qui fréquentent l’une des 4 salles et qui forment ainsi un attroupement, passage du Génie. Là encore, vous avez été saisie, tout comme les responsable des COALLIA, mais rien n’a été fait pour mettre fin à ces importantes nuisances, malgré une rencontre avec un collectif de riverains qui ont toujours fait preuve de bonne volonté pour résoudre de la meilleure manière une situation qui leur cause un réel préjudice.
Une seconde rencontre a eu lieu en septembre et là encore, l’association COALLIA n’a pris aucune mesure pour faire cesser ces nuisances alors même qu’une solution pragmatique avait été proposée, à savoir de mettre en place du personnel (ou même des résidents volontaires) chargé de gérer les entrées et surtout les sorties afin que plus personne ne s’attroupe bruyamment ou développe du commerce non déclaré.
Aujourd’hui, la vie quotidienne (notamment le week-end) et la circulation dans le passage deviennent des plus pénibles pour les riverains. La voie de la concertation et les aménagements de l’espace public ont été un échec alors que la demande de ce collectif d’habitants du quartier est plus que légitime.
Le « vivre ensemble » est menacé du fait de l’inertie des dirigeants de l’association COALLIA.
Le vivre-ensemble implique les efforts de tous, et pas qu’il se fasse toujours au détriment de ceux qui se voient contraints d’accepter ou de subir une situation injuste. Il est désormais temps que l’association COALLIA, qui en outre reçoit des subventions publiques, prenne ses responsabilités en gérant réellement le flux des personnes fréquentant sa résidence, comme n’importe quel établissement recevant des deniers publics a l’obligation de faire.
C’est la raison pour laquelle, Madame la maire, nous vous remercions de nous indiquer si vous être prête à prendre les mesures pour contraindre une fois pour toute l’association COALLIA à gérer le flux de personnes dans ses locaux afin de mettre fin aux nuisances dans le passage du Génie.
Dans cette attente, nous vous prions d’agréer, Madame la maire, l’expression de notre considération distinguée.
Ophélie ROTA Matthieu SEINGIER
Et voici ci-dessous la reproduction des échanges à la suite de cette question :
M. Mathieu SEINGIER, Conseiller d’arrondissement :
« Nous avons opté pour la question orale parce que nous voulons éviter toute polémique sur ce sujet. Il y en a une derrière. Je pense que vous avez tous pris connaissance de cette question orale.
Il y a derrière, un problème de salle de prière puisque l’association COALLIA a été chargée de réhabiliter un foyer de résidents. Dans le cadre de cette réhabilitation, elle a autorisé la création d’une salle de prière pour les résidents. Mais petit à petit, la fréquentation s’est élargie à des personnes qui ne sont pas résidentes de ce foyer, et d’autres salles polyvalentes ont fait l’objet d’un usage cultuel d’après les informations que nous avons.
Je ne veux pas être polémique. Cette question est issue de riverains qui vous ont interpelés. Je ne critique pas, vous avez essayé de répondre à certains points. Il y a une erreur matérielle. Ce n’est pas la Ville qui a installé des grilles sur le muret mais vous avez autorisé l’association à installer des grilles. Vous avez pris des mesures pour éviter certaines nuisances. Pour que tout le monde comprenne bien, il s’agissait de la vente de maïs lors de la sortie de ces prières.
Est-ce que ces salles peuvent contenir tant de personnes ? On a pu voir 300 personnes. Il suffit de voir les vidéos. C’est impressionnant. 300 personnes dans un lieu n’accueillant pas forcément du public. Et cela créé des nuisances. Les personnes qui habitent là sont très ouvertes et ne veulent pas qu’on leur renvoie parfois, un peu de morale sur le vivreensemble, comme cela a pu être fait. C’est regrettable.
Nous voudrions savoir si nous pouvons prendre des mesures pragmatiques avec l’association COALLIA. Par exemple, avoir des personnes pour filtrer les entrées. Il y a d’ailleurs des résidents de ce foyer qui sont volontaires pour effectuer cette surveillance.
Quelles mesures entendez-vous prendre pour gérer le flux de personnes dans ces locaux afin de mettre fin aux nuisances dans le passage du Génie ? »
Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, Maire du 12e arrondissement, Conseillère de Paris :
« Merci M. SEINGIER. Vous nous rassurez en disant que les personnes sont ouvertes. Mme ROTA. »
Mme Ophélie ROTA, Conseillère d’arrondissement :
« Ces salles de prière ont le droit d’exister et elles existent pour accueillir les personnes qui ont besoin de prier dans cette résidence sociale. La chose sur laquelle nous avons été alertés, est que visiblement, cette salle de prière attire au-delà de ce qu’elle devrait attirer c’est-à-dire le 12ème. Apparemment Montreuil et les villes aux alentours. »
Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, Maire du 12e arrondissement, Conseillère de Paris :
« Nous allons vous répondre. M. MOULIN. »
M. Fabrice MOULIN, Adjoint à la Maire du 12e arrondissement, Conseiller d’arrondissement :
« Je suis un peu étonné par votre présentation. Vous dites que vous ne voulez pas être polémique. J’avoue qu’il est très surprenant de ne pas vouloir être polémique en cachant ses intentions. Vous avez écrit une question dans laquelle vous n’abordez pas de front, le sujet de la salle de prière. Puis vous en parlez maintenant. Vous auriez pu en parler tout de suite. Vous avez également parlé de l’esprit du 13 novembre. Comparé à la solennité des débats qui ont eu lieu au début de ce Conseil sur les drames qui se sont déroulés à Paris, je pense que nos concitoyens vont trouver ces questions de trouble de voisinage un peu éloignées de leurs préoccupations du moment. Mais contrairement à ce que vous dites, nous avons agi et obtenu des résultats. Je vais répondre à l’ensemble des éléments qui sont dans votre question orale et j’aborderai les moments de prière tout à l’heure.
En effet, les habitants du passage du Génie, de la rue Claude Tiller nous ont interpellé au printemps dernier suite à des nuisances qu’ils subissaient vis-à-vis de ventes à la sauvette de maïs, régulièrement organisées dans la rue de la résidence sociale gérée par COALLIA.
Nous avons organisé avec ma collègue Mme PIERRE-MARIE, en charge de l’intégration, un travail partenarial avec les riverains, le commissariat, le gestionnaire de la résidence et les représentants des locataires et des services de la Ville. En concertation avec le commissariat, COALLIA a fait installer plusieurs grilles qui ont permis de repousser la vente de maïs sur la voie publique ce qui a permis l’intervention de la police. Grâce à ces travaux et à la vigilance du vigile engagé par le gestionnaire, les forces de l’ordre ont pu réagir dès l’apparition des premières ventes au début de l’été. Des contrôles ont été organisés. Le phénomène est aujourd’hui endigué. Je vais résumer ce qui a été fait. Il y a eu des avancées positives suite aux travaux effectués par COALLIA. Il y a eu une intervention de la police nationale, plus de 200 patrouilles, des interventions de terrain, des interpellations, une destruction systématique du matériel. On parle de vendeurs à la sauvette, il faut tout de même relativiser.
Nous avons réuni à nouveau les riverains en Mairie d’arrondissement au mois d’octobre. Nous avons établi un bilan et les riverains ont relevé les avancées et le fait que la vente de maïs s’était interrompue. Il y a eu également des travaux de voirie. Une attention particulière a été accordée à la propreté des rues, lavées 5 jours par semaine.
Rappelons qu’il a été proposé aux riverains d’engager une médiation avec les résidents du foyer par le biais d’une association spécialisée. Il ne s’agit pas de faire de la morale. Il s’agit tout simplement de renouer un lien avec les résidents, les usagers de la résidence sociale car ce sont les interlocuteurs les plus fiables pour comprendre les problèmes de chacun et pour essayer de les résoudre. Vous avez abordé la question des prières, des moments de culte. Avec COALLIA, le commissariat, les résidents, nous avons demandé aux résidents de s’impliquer dans le contrôle des flux. Vous parlez de 300 personnes. Je ne sais pas d’où sort ce chiffre. Mais nous avons pris la mesure du problème. Plusieurs conseils de concertation ont abordé ces questions avec les résidents du foyer afin que ces derniers contrôlent l’accès aux salles polyvalentes, respectent les jauges de sécurité. Il ne faut pas oublier que les résidents ont le droit d’accueillir des invités. On ne peut pas contrôler toute personne dans ces bâtiments. Nous avons demandé à COALLIA de les aider dans cette tâche et d’envisager un certain nombre de moyens complémentaires. Nous avons mené un travail de coordination qui a produit de premiers résultats. Nous allons continuer à nous occuper de cette problématique. Si les riverains restent dans une logique de dialogue avec la Mairie, nous avons prévu de les réunir en 2016 afin de poursuivre ce travail de concertation. Ce n’est que par la concertation que nous parviendrons à régler ces problèmes qui ne méritent peut-être pas de moyens trop excessifs. Merci. »
Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, Maire du 12e arrondissement, Conseillère de Paris :
« Merci beaucoup M. MOULIN pour cette réponse et le travail de concertation réalisé avec Mme PIERRE-MARIE. Dans le cadre des relations que je peux avoir avec les représentants religieux des différentes confessions dans cet arrondissement, j’ai rencontré l’Imam qui prie à cet endroit. Nous avons aussi travaillé avec lui pour réduire le nombre de personnes qui venaient prier mais aussi réduire aux résidents et à leurs invités directs. Cela se passe donc beaucoup mieux. Les vidéos que vous avez pu voir et les commentaires qu’ont pu vous faire certains riverains sont assez anciens.
Aujourd’hui, objectivement la situation est redevenue beaucoup plus normale. Il reste quelques riverains pas très ouverts contrairement à ce que vous avez dit, je pense, qui sont très revendicatifs. En tout cas, soyez assurés de notre mobilisation pour apaiser la situation pour que nous restions dans quelque chose d’acceptable, ce qui n’était pas le cas il y a quelques semaines. C’est pourquoi, nous nous sommes mobilisés.
Vous avez le droit de répondre à la suite de cette réponse de l’Exécutif. »
M. Mathieu SEINGIER, Conseiller d’arrondissement :
« Nous avons été saisis il n’y a pas si longtemps. Le fait que nous soyons saisis résulte peut- être du fait que la concertation n’ait pas satisfait tout le monde. C’est une mesure pragmatique que nous demandons, gérer les flux de manière concrète. Le chiffre de 300, c’est le vendredi. Les personnes qui sont venues vérifier ne sont pas forcément venues le vendredi. Je me réjouis que vous continuiez à vous occuper de cela. Nous aimerions être informés de vos actions. Il en va du vivre-ensemble, je le répète. Je sais que vous y êtes attachés. »
Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, Maire du 12e arrondissement, Conseillère de Paris :
« C’est bien pour cela que nous nous en sommes occupés. </
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[…] J’ai déjà interpellé le conseil d’arrondissement le 30 novembre 2015 : lire mon intervention ici. […]
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