Le projet immobilier du 4 place Félix Eboué a été annoncé aux conseillers d’arrondissement, lors du conseil d’arrondissement du 26 novembre 2016, alors qu’une réunion publique était déjà programmée le jeudi 1er décembre suivant. L’avis du conseil d’arrondissement importe donc peu.
L’impact de ce projet sur la configuration de la place la plus centrale de notre arrondissement est très fort.
Pourtant,ce projet est mené par un aménageur publique et le maire de Paris se contente d’accorder les permis de construire. Pourtant ce projet comporte un volet social auquel la Ville de Paris participe à hauteur de 3.115.668 euros. Les informations pour nous permettre de l’appréhender, ainsi que son insertion dans l’ensemble du projet immobilier et commercial n’étaient pas suffisante pour nous prononcer en toute connaissance de cause. Le groupe des Républicains a donc décidé de ne pas participer au vote de la délibération relatif à la participation de la ville de Paris.
Par ailleurs, dans le cadre du débat sur le logement qui était à l’ordre du jour du même conseil d’arrondissement, par la voix de Corinne Tapiero, Franck Margain et moi-même, nous avions dénoncé la politique assumée de densification de la ville de Paris. Au lieu de s’appuyer sur la réforme du grand Paris, notamment institutionnel, afin de ne plus raisonner au niveau des frontières actuelles de Paris, la majorité veut toujours construire davantage, dans des secteurs déjà très dense, au nom du logement très aidés, souvent au détriment de la qualité de vie des habitants. Or la ville a vocation à s’étendre. La pression immobilière, parfois illogique, peut être réduite par une extension institutionnelle de Paris. Une ville comme Berlin, qui compte 30 % de verdure, en est l’exemple.
Quoi qu’il en soit, ce projet est voté et suscite beaucoup d’interrogations dans le quartier. Il m’a paru mériter un article de présentation.
La conception de ce nouvel ensemble est le fruit d’un concours d’architectes gagné par la cabinet autrichien « Baumschlager Eberle« .
Bien qu’il s’agisse d’un seul projet immobilier, quatre parties se dégagent :
- une partie d’immeuble de 11 étages, accueillant 57 logements privés (à l’ouest du projet, à côté de l’immeuble de 12 étages, des années 70, siège actuel d’un supermarché Simply en rez-de-chaussée) ;
- une partie d’immeuble de 9 étages, prévoyant 47 logements « aidés » (à l’est du projet, jouxtant l’immeuble post hausmanien du 2 place Félix Eboué, où est situé le café « le va et vient » et la pharmacie célèbre pour ses ouvertures de garde) ;
- 724 m² de commerce au rez-de-chaussée, donnant directement sur la place Félix Eboué situé au rez-de-chaussée et 1er étage de la partie « logements privés » et au rez-de-chaussée et sous-sol de la partie « logements sociaux ».
- un jardin collectif dit « en amphithéâtre », aménagé en profondeur (plan ci-dessous).
Vous l’avez compris l’ensemble des bâtiments existants, dont le petit hôtel particulier en brique rouge, seront détruits. Les autres bâtiments du fond étaient effectivement très laids.
Le terrain a été préempté par l’Etablissement Public Foncier d’Ile de France qui a cédé à bail à une Société Civile de Construction Vente dont aucune information nous a été transmise (cela fera l’objet d’une question orale lors du prochain conseil d’arrondissement du 18 janvier 2017).
Quoi qu’il en soit, nous savons que cette structure vend le volume destiné à la construction de logements sociaux à Paris Habitat (avec une participation de la ville de Paris de plus de 3,1 millions d’euros (supra).
La répartitions des logements sociaux est la suivante : 24 logements PLAI, 14 logements PLUS et 9 logements PLS.
La part concernée pour les logements destinées à la classe moyenne (PLS) est encore la plus faible et celle des loyers les plus faibles (PLAI) est la plus forte. Cela est une nouvelle fois regrettable.
L’un des intérêts de ce projet est de combler la carence commerciale de cette place au cœur de notre arrondissement.
6 Commentaires
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Bravo !
Du béton et des dollars !
Le résultat enlaidira davantage la place Félix Eboué !
Comparez aux nouveaux, ceux du fond ne l’étaient pas autant et avaient le mérite d’être en retrait et de laisser un espace libre.
Les Parisiens aux revenus intermédiaires sont à nouveau les grands exclus au profit des plus riches qui peuvent se permettre un tel investissement et de ceux qui peuvent accéder ad vitam eternam aux logements sociaux car même si leur situation s’améliore ils pourront rester dans les lieux moyennant un loyer très faible Cela ressemble fort à une caserne des temps modernes. Quelle verrue !
Charmant programme, merci Mme Hidalgo.
Comment démolir un charmant pavillon et des immeubles en harmonie et le substituer par du nihilisme moderne… Les gens foutres qui dessinent ça n’ont-ils pas la moindre honte de leur médiocrité face à la beauté construite par les architectes d’antan : ceux qui ont fait que Paris est une splendeur ? Qui croirait qu’une ville dominée par ce genre de nouvelles bouses attirerait des touristes ??!!
Projet laid et insipide, comme tout ce qui se fait en matière d’urbanisme de nos jours. Ce qui est triste, c’est qu’on détruit des anciens batiments avec du cachet, et robustes, pour y mettre des daubes en carton avec des finitions minables à la place, pour le bonheur du porte-monnaie de quelques architectes et promoteurs immobiliers déconnectés. Ce « truc » me fait penser à l’immonde hotel MEININGER qui a été construit porte de Vincennes. Un hotel à moitié vide moche au bord du périph’, qui amochise tout un quartier.
il faut savoir que les 47 logements sociaux PLAI, PLUS et PLS (3 428 m2 de surface habitable) ont été acquis en VEFA par PARIS HABITAT en 2016 pour un total de 13,812 M€, emprise foncière, travaux, honoraires etc, soit 4 029 € au m2 (voir 2016 DLH 375).
Sauf erreur le prix de commercialisation réservé aux acquéreurs en copropriété était de l’ordre de 14 000 € au m2 de surface habitable. Il faut bien financer le logement social.
Par ailleurs PARIS HABITAT a acquis en VEFA mais sur la base d’un cahier des charges très strict élaboré par ses services d’assistance à maitrise d’ouvrage très étoffés. Et pour les logements en copropriété, c’est le cahier des charges du promoteur qui ne soit qu’une seule échéance extrême : la garantie décennale…..il faut bien là également financer le logement social …….