Article issu du communiqué de presse de NKM sur la présentation du projet d’aménagement de Bercy-Charenton.
Sous l’Ancien Régime, Bercy est un bourg rural extérieur à Paris qui acquiert une identité communale propre. Il est en effet longtemps considéré comme un espace à la marge de la capitale.
Il s’étend à l’est jusqu’au château de Bercy, dont l’emplacement actuel est à Charenton-le-Pont.
Bercy est constitué de deux vallées : la Grande Pinte et la vallée de Fécamp.
Son développement se fait sur un axe est-ouest, suivant le tracé de la Seine et les routes qui lui sont parallèles (tracés marron clair sur la carte du développement urbain).
La vie économique autonome qui s’y implante, grâce à sa situation de franchise à la limite des portes d’octroi de la capitale, s’articule autour de la Seine et des routes vers la capitale : Bercy est alors déjà un lieu d’entreposage des marchandises (bois de flottage, pierre, vin) à destination de Paris.
Des résidences de plaisance s’implantent en bord de Seine aux XVIIème et XVIIIème siècles. La partie nord reste majoritairement agricole, tournée vers la culture maraîchère et la chasse.
Si la commune de Bercy est créée en 1790, à l’extérieur de l’enceinte des Fermiers Généraux (tracé actuel du boulevard de Bercy, en pointillés violets sur la carte du développement urbain), dans les faits Bercy reste jusqu’au début du XIXème siècle une commune rurale, peu construite, excepté en bord de Seine.
Au lendemain de son annexion à Paris, Bercy, le plus vaste quartier du 12ème arrondissement avec 166 hectares, est déjà le moins peuplé, avec 12 800 habitants. De 1900 à 1970, la population décroit régulièrement et demeure inférieure à 10 000 habitants, en revanche, autour, le quartier de Bel Air compte 15 000 hab. en 1962, contre 12 000 en 1860, et Picpus 71 000 contre 50 000 en 1860.
Exception faite des abords de la gare de Lyon qui connaissent une destinée à part, les densités du quartier demeurent très faibles jusqu’aux années 1960 : moins de 190 habitants à l’hectare entre la rue de Bercy et le quai de La Rapée, de 400 à 1 000 habitants à l’hectare dans les deux enclaves bâties de quelques immeubles ou maisons particulières, rue de Pommard et de Dijon. Au début du siècle, ces quelques milliers d’habitants se rassemblent dans des îlots dispersés entres les voies ferrées et la Seine. Les rares immeubles d’habitation ne comptent que deux ou trois étages, ce qui est inférieur à la moyenne parisienne.
Entre 1900 et 1920, des immeubles de quatre à cinq étages sont construits rue de Bercy. Ce sont cependant souvent des logements insalubres. C’est un habitat populaire et modeste contrastant avec les immeubles cossus du quartier Bel Air voisin.
Au début des années 1990, outre les travaux d’aménagement de la ZAC, c’est la grande histoire qui a mis Bercy à la une des journaux. En effet, le chantier d’aménagement du nouveau quartier de Bercy en 1991 a mis à jour sur le terrain de l’actuel immeuble Lumière, des traces de l’époque néolithique : des pirogues du Vème millénaire avant J.C, ont été découvertes, démontrant la présence d’activités humaines parmi les plus anciennes d’Europe sur le site.
L’exploitation de cet événement, et son inscription dans la toponymie du quartier (rue des Pirogues de Bercy), sont révélateurs de l’écriture d’une continuité historique d’un site pourtant largement rénové.
L’utilisation, dans le parc de Bercy, des traces des fortifications du château de la famille des Malon, propriété construite au XVIIIème, permet de réinscrire ce nouveau parc dans l’héritage des anciennes propriétés aristocratiques de cette période. Elle replonge le visiteur à une époque où Bercy était un des lieux de villégiature favoris de la noblesse et bourgeoisie fortunée, où l’on s’y retrouvait pour des fêtes galantes, des réjouissances champêtres, et des spectacles de théâtre.
Entre 1975 et 2005, l’arrondissement gagne 8110 logements, ce qui monte son total à 82 700 logements, dont 1500 nouveaux uniquement pour la ZAC de Bercy. Le bâti consacré au logement dans le 12ème est en moyenne moins ancien qu’à Paris. En 2007, le prix de vente moyen était de 5780€/m² dans le 12ème (6180€ à Paris, 5000€ à Charenton) et de 5100€ à Bercy. Aujourd’hui, le prix au m² est de 8161€ dans le 12ème (désormais supérieur à la moyenne parisienne : 7978€) 7776€ en moyenne à Bercy (6066€ à Charenton). Si les prix augmentent partout, les écarts ont tendance à se resserrer entre l’ensemble du 12ème et Bercy.
Or si l’annexion a paris a permis la construction et l’amélioration urbanistique du quartier il n’en reste pas moins que Bercy est une enclave dans paris enfermé entre le boulevard périphérique, l’A4 la seine et les voies ferrées.
Ainsi le projet portés par Valérie Montandon et Nathalie Kosciusko-Morizet présenté Mardi 13 janvier dans les tunnels Baron Le Roy permettra de conservé le charme de Bercy en intégrant une volonté d’ouverture vers la ville et le Grand Paris :
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