Voici l'édito politique que j'ai rédigé pour le 90e numéro du journal Notre 12e de juillet à septembre 2021
Retour sur l’histoire de la Harley de Johnny. Un mécène souhaite offrir une œuvre en hommage à Johnny Hallyday à Paris. Le conseil de Paris doit donner son accord même si l’exécutif parisien s’est déjà engagé à ce que la sculpture, créée par l’artiste Bertrand Lavier, soit érigée sur « l’esplanade Johnny Hallyday » (en face du palais omnisport de Bercy) qui sera baptisée en septembre. La délibération était inscrite à l’ordre du jour du conseil d’arrondissement du 23 juin 2021. C’est la loi qui impose que tout sujet qui touche au 12ème en reçoive l’avis.
Mais le débat n’a pas eu lieu. Impossible de discuter de l’esthétique du projet. La maire a retiré la délibération, de manière autoritaire, malgré mon inscription sur le sujet. Pourquoi ? A cause de la Harley-Davidson envisagée en haut de l’œuvre, posée sur le manche d’une guitare. La moto symbolise une ère honnie pour la maire qui veut réinventer la vie. Après le tour de France, les sapins de Noël, les rêves d’avion, les bateaux de plaisance, l’idéologie écologiste souhaite désormais bannir l’un des symboles du rocker national. Quel mépris pour la culture populaire !
Surtout, rien ne justifie de bafouer nos règles démocratiques, au nom de cette volonté millénariste de changer notre histoire pour un monde prétendument plus vert. Cet exemple d’un rapport contrarié avec le pluralisme n’est pas anecdotique. Preuve en est le traitement brutal de l’opposition lors du conseil du 23 juin 2021 pour avoir osé évoquer les problèmes de la place Frenay, ceux du port de l’Arsenal, la densification de nos quartiers, la concertation rue Lemonnier, la gestion des demandes des conseils de quartiers, etc. Espérons que l’été soit propice à la méditation sur l’adage suivant : « La démocratie ne se décrète pas. Elle se vit. »