Article rédigé le 25 mars 2013 pour le feu blogue "12ensemble.com"
Il est triste de devoir regretter, en France, une telle désinformation d’un évènement qui a pourtant eu de nombreux témoins. Avec un mépris total pour les électeurs qui a le tort de ne pas “penser” comme lui, le gouvernement, qui a déjà honteusement interdit les Champs-Élysées, a autorisé un dispositif de répression (de l’aveu même de certains agents de l’ordre sympathiques mais déstabilisés par tant d’ardeur dans la sévérité des consignes de leurs supérieurs, en mal de promotion). En effet, afin de minimiser encore davantage l’impact populaire de la “manif pour tous” (c’est raté), ordre a été donné de parquer et compresser des Français, qui avaient le tort d’exercer leur droit fondamental de manifester leur opinion.
C’est ainsi que dès le début de la manifestation, en haut de l’avenue Foch, beaucoup de personnes tout à fait pacifiques, coincées là car il n’y avait clairement pas assez de place avenue de la Grande Armée, ont demandé aux policiers censés les protéger, plus d’espace pour respirer. Hier, cette demande légitime avait été interdite.
Ce premier mouvement de foule, sans aucune violence, a été immédiatement réprimé par des gaz et autres pétards assourdissants. De nombreuses vidéos le montrent. Sans parler de la première mise à pied d’un CRS qui a gazé un landau ! Pour rien en plus car, in fine, d’autres zones de manifestations ont été autorisées devant l’affluence toujours croissante.
Personne ne peut croire que des agents censés défendre la République et ses valeurs puissent s’en prendre, sans sommation, à des familles. Ces fonctionnaires sont formés à maîtriser leur sang froid. Pourquoi cette attitude incroyable ?
Maintenant, on entend que les enfants ne devaient pas être là. Encore une réponse de totale mauvaise fois. Depuis quand les manifestations de gens bien élevés craignent-elles ? Ces familles ne sont pas venues chercher la violence. Elles se comportaient comme dans n’importe quel évènement festif parisien à l’instar du feu d’artifice du 14 juillet. Sauf qu’en ces occasions-là, le rôle des forces de l’ordre est de protéger les participants des bandes agressives ou alcoolisées coutumières de débordements. Hier, c’était l’inverse.
C’est pourquoi, les médias, pour illustrer “les heurts”, ont diffusé les mêmes images, souvent prises au même endroit, de quelques individus provocateurs, familiers du parc des princes, venus en découdre. Évidement que certaines personnes avaient le sang chaud mais c’était une infime minorité. Et elles ont été prises vers la fin de la manifestation. Bien après la perte de sang froid de certains policiers.
Mais c’est d’une manière générale le caractère disproportionné du dispositif qui a pu être agaçant : voir des rues barrées, des murs anti-émeute dressés est assez grotesque et insultant vis-à-vis d’une manifestation tout à fait populaire. Cela montre que le pouvoir en place n’est pas à l’aise face à l’expression du peuple français qu’il a tenté de minimiser pour se révéler à la fin débordé.
Car combien de journaux ont mentionné les milliers de personnes qui ont finalement et naturellement rejoint – en contournant le mur anti-émeute dressé en haut de l’avenue – vers 18 heures, dans une ambiance très bon enfant, la plus belle avenue du monde, facilement accessible par les rues adjacentes situées plus en contrebas et sous le regard amusé des quelques policiers qui ne comprenaient plus grand chose à ce qui se passait ? En l’espace d’une petite heure, l’avenue des Champs-Elysées était noire de monde. C’est donc assez comique de lire dans lefigaro.fr, vers 8 heures : “Les forces de l’ordre ont délogé les manifestants ayant réussi à pénétrer sur les Champs Elysées dans la soirée de dimanche.“
Heureusement, depuis les articles ont évolué et sont plus réalistes. Sans parler du nombre de vidéos montrant le comportement exagéré de certains fonctionnaires face à la gaîté initiale des manifestants.
C’était comique de voir d’autres murs anti-émeute avenue de Marigny (qui permet l’accès à la place Beauvau et au palais de l’Elysée), plusieurs pelotons de CRS et un canon à eau déployé au rond-point, au niveau des statues de Clémenceau et de Gaulle, comme si le renversement de la République par des hordes d’intégristes ! Pour empêcher ces bébés fanatiques d’envoyer leur biberon Molotov sur les lieux de pouvoirs !
C’est moins comique de voir Manuel Valls faire les gros yeux de mépris, sans aucune auto-critique, en pointant du doigt la responsabilité de l’organisation et le danger “de groupuscules d’extrême droite”, sans identités alors que la police dont il est le responsable n’arrive pas à déloger les bandes agressives qui chaque jour perpétuent des agressions sur ces mêmes Champs-Élysées, sans même parler de Marseille ou des banlieues chaudes où ses chères lois de la Républiques sont enfreintes quotidiennement, comme l’exprimait l’un des slogans les plus populaires de cette manif : “CRS A BARBES, CRS A BARBES”.