Intervention lors du conseil d'arrondissement du 16 septembre 2019 sur les jardinières qui pullulent dans le 12e
Elles sont grosses ou petites. Elles sont en friches ou totalement vides. Elles accueillent des déchets ou des mauvaises herbes. Elles sont partout : les jardinières et autres plates-bandes installées ces dernières années dans nos rues pour justifier, notamment, le respect du plan biodiversité.
Dans notre arrondissement, elles constituent la très grande majorité des nouveaux équipements de proximité (qui relèvent de l’arrondissement) qui a été inventorié, comme chaque année, lors du conseil d’arrondissement du 16 septembre 2019.
L’opposition ne critique évidemment pas l’existence de telles installations. Je peux néanmoins m’étonner de leur manque d’entretien. A quoi ces friches rimes dans la Capitale des jardins à la française et qui comportent tant d’excellents jardiniers, excellemment formés, notamment à l’école du Breuil, qui est dans le 12e arrondissement, qui ne demandent qu’à offrir le meilleur de leur art. Encore faudrait-il qu’ils en reçoivent l’autorisation des responsables politiques.
Surtout, cette politique des pots de fleurs constitue une rustine verte à la politique de densification, dont notre arrondissement en est le triste exemple (Bercy-Charenton, De Berghe, Meunier-Charenton, Mazas ; dont l’abandon n’est toujours pas officiel).
Le seul moyen de créer de véritables espaces de respiration est de renoncer à la densification ou d’inventer de nouveaux modes de constructions, comme par exemple, au-dessus des voies ferrés ou du périphérique, comme le sont une partie des espaces verts du lac Daumesnil, construit par Alphand au même moment où Haussmann construisait Paris (à l’époque densification – à hauteur raisonnable, impliquait évidemment des jardins).
C’est le sens de mon intervention du 16 septembre 2019, reproduite ci-après :
Cette délibération technique, qui par nature n’appelle pas d’opposition, me donne l’occasion de relever que la quasi-totalité des apports concernent la création de jardinières et autres plate-bande.
Nous avons donc une preuve de plus que pour camoufler la densification de Paris, qui sera la marque de votre mandat, vous multipliez des pots de terre, la plupart du temps sans entretien.
Nous allons donc nous abstenir pour ne pas cautionner cette politique de la rustine.
Matthieu Seingier, conseil d’arrondissement du 12e arrondissement
En complément, voici une vidéo de Pierre Liscia, avec la présidente de France Nature environnement Paris dénonçant la même hypocrisie :