Voici l'édito rédigé le 25 novembre 2022, pour le journal de la mairie du 12e censé sortir en décembre que j'ai rédigé et qui a été attribuée à un autre collègue. Encore un manque de respect de la mairie...
A l’urgence climatique, la mairie répond urgence à modifier l’espace public parisien.
Il faut marquer son territoire.
L’exemple de nos places emblématiques est édifiant. Le plus récent concerne l’annonce de la « réinvention » de la place Félix Eboué, en deux mois de concertation (du 5 octobre au 5 décembre 2022). Pourquoi un tel empressement ? Peut-être parce que le projet est déjà figé. Un unique scénario, évalué à 8 millions d’euros, est proposé aux citoyens qui croient encore à la notion de « co-construction ».
Par la voix de Valérie Montandon, notre groupe a protesté contre ces méthodes lors du dernier conseil du 12ème arrondissement du 8 novembre 2022. En vain.
La mairie nous dit qu’il s’agit d’une promesse de campagne. A qui ? Aux associations Paris en Selle & Mieux se Déplacer à Bicyclette ? Le projet qu’on veut nous imposer est un copier-coller des revendications de ces groupes de militants, formulée en janvier 2020. Pas étonnant que le projet soit fondé sur des données de circulation obsolètes. Il laisse présager des conflits d’usage, notamment en défaveur du piéton.
Ce n’est pas le seul reproche. Nous savons, depuis le XIXe siècle, avec Haussmann, que seule l’implantation d’arbres, en pleine terre, permet de rafraichir naturellement l’air. La « végétalisation » projetée n’est pas réaliste au regard du sous-sol (dont le métro). En l’état, le projet Félix Eboué risque de rester, par sa minéralité, un îlot de chaleur urbain. Nous refusons les erreurs de la place de la République (l’aberration écologique par excellence alors qu’elle était arborée auparavant) ou de la place de la Bastille (la température de sa surface est montée à 57,3 degrés cet été). Pour ces raisons, entre autres, nous demandons la révision de ce projet.