Le « garage Nation » a été au cœur de la campagne municipale pour 2020 (voir la visite de Mme Dati). Pour mémoire, le garage Nation recouvre le projet de construction d’une série d’immeubles de 3 à 12 étages porté par le groupe Emerige sur cette parcelle du 42-50 rue de Picpus, après avoir acheté la concession automobile et obtenu un premier permis de la Ville de Paris.
Dès que notre groupe avons été informés de ce projet d’une densification disproportionnée, nous étions intervenus, par la voix de Valérie Montandon lors du conseil d’arrondissement du 16 Septembre 2019.
Et, non satisfait de la réponse de la mairie du 12e, nous nous sommes engagés, derrière les habitants du en forte demande d’espaces de respiration comme le rappelle cet article sur notre soutien à la première manifestation du 17 novembre 2019 contre le projet.
Lors de cette réunion, était présent, il faut le souligner, Emmanuelle Pierre-Marie, devenue maire du 12ème arrondissement.
A l’époque, toujours par la voix de Valérie Montandon, nous soulignons que ce projet devait être revu en profondeur pour garantir de véritables espaces verts et des équipements répondant aux attentes des habitants ainsi qu’aux mutations du quartier avec l’arrivée de la Sorbonne Nouvelle.
Et la tête de liste des verts du 12e pouvait être même plus radicale. Alors, nous étions nécessairement attentif à sa position.
Et quelle surprise de découvrir, lors de la réunion publique du 20 septembre 2021, à l’espace Reuilly, où j’étais présent avec Valérie Montandon, de la bouche même d’Emmanuelle Pierre-Marie, que le projet du Garage Nation, qui a certes été revu, incontestablement amélioré, reste tout aussi dense.
Il faut l’avouer, Emerige a mis les grands moyens pour laisser croire que c’est grâce à Emmanuelle Pierre-Marie, qu’ils ont « revu leur copie« . C’est Laurent Dumas en personne, le charismatique patron du groupe de promotion immobilière, qui a exposé la majorité du projet. Vous pouvez retrouver le diaporama de cette réunion ici.
Toutefois, malgré les efforts, de nombreux éléments sonnaient faux, à commencer par le calendrier du projet, où il a été affirmé que « la maire du 12e a rendu un avis défavorable à ce projet ». Si nous ne remettons pas en cause cette information (même si je n’ai jamais vu cet avis), il n’est pas possible que ce soit le maire actuelle du 12e dès lors que le permis a été accordé en 2020, avant la campagne municipale.
Ce détail montre donc que l’histoire a été réécrite pour tenter de sauver la face de la personne du maire actuel du 12e arrondissement, qui s’était engagé contre ce projet mais qui a dû l’accepter.
Je le répète, cette nouvelle mouture comporte des progrès, une certaine qualité, et des éléments très intéressants comme la préservation de la conservation de la halle Schweitzer, intégré et revalorisé dans le projet (ci-dessous) ou du maintien de la maison dite Marini (photo à gauche) ou quasiment 40 % d’espace vert, en pleine terre.
Seulement, quelle que soit la technique marketing employée ou le greenwashing de façade (ou de toit), qui devient en réalité la norme des nouvelles constructions, ou les respect des règles juridiques (dont le PLU), il n’en demeure pas moins que la densification du quartier a augmenté avec ce projet de 12 immeubles dans un espace d’un hectare et avec plus de 17.485 m² de logements, 4.713 m² de bureaux, 1.170 m² de commerces, entres autres.
La densification de ce quartier est un choix politique, dont celui de la maire Emmanuelle Pierre Marie qu’elle doit assumer.
De notre côté, avec mes collègues du groupe Changer Paris nous restons contre ce projet, qui aurait pu être moins dense.
Il convient donc désormais d’attendre d’éventuel recours contre le nouveau permis de construire déposé par les riverains les plus motivés.
Dans l’intervalle, voici un compte-rendu plus exhaustif de la réunion publique, par l’association « Un jardin pour Picpus »