Dans le cadre du conseil du 12e arrondissement du 14 avril 2018, Valérie Montandon et moi-même avons déposé un voeu pour que le maire de Paris interpelle l’Etat afin d’étudier la possibilité de réaménager l’échangeur de Bercy.
Avant de produire le texte du voeu, voici mon intervention pour le défendre (seul le prononcé fait fois) :
« Bien que le sujet soit ancien, il est de nouveau plus d’une actualité brulante avant la finalisation du projet de ZAC de Bercy-Charenton et celui de Charenton-Bercy.
En effet, l’échangeur de Bercy, construit par les ingénieurs de l’Etat en 1967 et 1968, quand Paris était un pré-carré de l’Etat, relève d’une époque où on ne concevait pas de limite au déplacement automobile. Je ne fais pas ici de jugement de valeur.
Aujourd’hui, il n’est pas possible de vouloir limiter l’accès au centre-ville, et aux berges, en renonçant à traiter cette question. C’est une question de cohérence globale.
Elle est d’autant plus que les contours du projet parallèle à celui de Bercy Charenton se font plus précis sur la commune de Charenton. Qui est appelé Charenton-Bercy
Je sais bien que dans le cadre de l’élaboration de Bercy-Charenton, les équipes de maitrise d’œuvre urbaine ont éviter d’aborder l’échangeur, en se fondant sur des études de 2010/2011.
Or je pense que c’est une erreur d’avoir remis volontairement cette question à plus tard, surtout que, sauf erreur de ma part, elle était dans le cahier des charges de leur mission.
Et je ne suis pas le seul à regretter cela car cela ressort clairement de l’enquête publique. Je vous renvoie au considérant.
Pour vous éviter d’opposer une réponse sur la prétendue impossibilité technique, je vous rappelle que l’APUR, dans son étude de mai 2008 qui s’intitulait « Bercy-Charenton », le chaînon manquant, prévoyait une requalification ambitieuse de cet échangeur, avec déjà, un projet, d’ailleurs, de voie piétonne sur les quais de Bercy.
Cette étude ajoutait, à propos de l’échangeur : « Sa restructuration est la condition nécessaire à tout projet urbain ».
En outre, l’engagement politique autorise, au nom de l’intérêt général, à s’élever au-dessus des arguments de la technostructure pour les pousser à trouver des solutions aux problèmes des usagers.
Reste l’argument inévitable des compétences administratives dont je vous remercie de ne pas user par facilité.
Ce dispositif routier dépend de la Préfecture de Région et donc de l’Etat. Il est donc indispensable de saisir de leurs représentants par le biais de la ville de Paris. Et ensemble, majorité et opposition, nous serons plus fort pour être entendu pour que cette machine à pollution soit revue avant d’imaginer implanter des résidences à côté.
Et quand, je dis ensemble cela peut aussi être avec nos collectivités voisines car, je sais madame la maire que vous discuter beaucoup avec nos voisins, au-delà des étiquettes politiques, et que vous n’êtes donc pas sans savoir que les élus du Val-de-Marne réclament la transformation en boulevard urbain de l’autoroute A4.
Là encore, cette demande légitime justifie le traitement de l’échangeur. »
Et voici le voeu en question (télécharger ici) :
Conseil du 12e arrondissement de Paris
Séance du lundi 16 avril 2018
VŒU
Déposé par Valérie MONTANDON et Matthieu SEINGIER et les élus du groupe Les Républicains ;
Relatif à la requalification de l’échangeur de Bercy
Vu la délibération 2009 DU 073 du Conseil de Paris de juillet 2009 approuvant les objectifs poursuivis et les orientations générales d’aménagement du site de Bercy Charenton, arrêtant le périmètre de l’opération, approuvant les modalités de la concertation publique, prenant en considération l’opération d’aménagement Bercy Charenton et autorisant l’engagement d’une consultation d’urbanisme par voie de marché négocié et le lancement des appels d’offres pour l’exécution de prestations intellectuelles ;
Vu la délibération 2010 DU 37 du Conseil de Paris de mai 2010, attribuant le marché de maîtrise d’œuvre urbaine en vue de l’aménagement du secteur Bercy Charenton à l’équipe projet dont le mandataire est Rogers Stirck Harbour + Partners et les cotraitants sont Ateliers Jean Nouvel, Trevelo et Viger-Kohler Architectes, Michel Desvignes Paysagiste, SAS AREP Ville, INGEROP Conseil et Ingéniérie, Franck Boutté Consultants, RFR SAS ;
Vu la délibération 2012 DU 122 du conseil de Paris du juillet 2012 approuvant la convention de partenariat Ville / RFF/SNCF / SNEF relative aux études techniques préalables et autorisant sa signature ;
Vu la délibération 2012 DU 201 du Conseil de Paris de novembre 2012, approuvant le principe et le lancement d’un appel d’offres ouvert, pour un marché de réalisation d’une étude acoustique (lot 1) et d’un marché de réalisation d’une étude d’impact (lot 2) à Bercy Charenton Paris 12ème ;
Vu la délibération 2013 DU 112 du conseil de Paris du 6,7, 8 juillet 2013 approuvant les objectifs poursuivis et les modalités de la concertation publique ;
Vu la délibération 2014 DU 1097 Conseil de Paris du 17, 18 et 19 novembre 2014 approuvant l’extension du périmètre de la ZAC et l’enrichissement des objectifs poursuivis et les modalités de la concertation publique sur le périmètre ajusté de la future ZAC ;
Considérant que le projet d’aménagement du secteur Bercy-Charenton n’envisage pas, hormis « une végétalisation », de remanier l’échangeur de Bercy (qui permet de connecter l’axe pénétrant autoroute A4 (2×5 voies) au boulevard périphérique (2×4 voies), au boulevard Poniatowski et aux quais de La Rapée et de Bercy) ;
Considérant que ce choix des équipes de maitrise d’œuvre urbaine susvisées repose, selon le dossier d’enquête publique de l’aménagement, sur des études datant de 2010/2011, qui ne tenaient pas compte du projet parallèle de « Charenton-Bercy » portée par la commune de Charenton ;
Considérant que la Ville de Paris s’est engagée à améliorer la qualité de l’air en diminuant la place des transports de fret routier dans Paris intramuros ;
Considérant que dans ses conclusions rendues en juin 2017, la commission d’enquête publique relative à l’aménagement du secteur Bercy-Charenton, a attiré « particulièrement l’attention sur la saturation actuelle du trafic, notamment au niveau de l’échangeur de Bercy » et sollicitant que « des études de circulation soient menées rapidement » sur un périmètre élargi, notamment à cet échangeur.
Considérant que le rapport d’enquête publique relaie un nombre important d’avis de participants à la concertation réglementaire qui prônent la « transformation radicale de l’échangeur et des quais de Bercy » et qui ont « exprimé leurs regrets que l’échangeur de Bercy ne soit pas plus profondément remis en question et que le projet se soit pas l’occasion de retrouver un lien plus fort avec le Fleuve et les quais de Bercy » ;
Considérant les remarques de l’Association des usagers des transports publics (Fnaut Ile-de-France) qui constatent que l’échangeur relève de conceptions en matière d’urbanisme et de transport qui n’est plus adaptées aux aménagements actuels et déplore également qu’un débat n’ait pas été lancé pour étudier une autre affectation d’une partie de son emprise ;
Considérant que les projets parallèles de « Bercy-Charenton », sur le territoire parisien, et « Charenton-Bercy », porté par la commune de Charenton, ne peuvent être totalement complémentaires en raison même de l’existence du cet échangeur ;
Considérant les choix budgétaires 2018-2020 du gouvernement qui privilégie la rénovation de l’existant à la construction de nouvelles infrastructures routières ;
Valérie MONTANDON, Matthieu SEINGIER et des élus du groupe les Républicains émettent le vœu que le Maire de Paris :
- Engage une étude complémentaire à la rénovation de l’échangeur de Bercy dans le cadre de l’aménagement du projet de ZAC du secteur « Bercy Charenton » ;
- Interpelle le gouvernement pour qu’il réfléchisse à la requalification de l’échangeur et à une participation financière pour ce réaménagement.
1 Commentaire
Bonjour ,
Concernant le projet Bercy-Charenton, je constate qu’il est balafré par une estacade ferroviaire sans aucune utilité puisque cet ouvrage d’art devait conduire les TGV de la gare de Lyon à un centre de maintenance situé en rive gauche à Champ Dauphin ( ivry ) qui devait aussi accueillir les TGV du projet POCL .
Ce projet ayant été abandonné dans le rapport Duron, il convient d’en tenir compte dans l’aménagement de l’opération Bercy-Charenton .
Cordialement